CDF : LES RÉACTIONS APRÈS L’ÉLIMINATION DE L’AA LAPALISSE

Publié le 18/11/2025

Samedi 15 novembre, après les réactions des supporters, voici celles de ceux qui ont joué un rôle majeur lors de ce 7e tour de la Coupe de France – Crédit Agricole. Du côté Lapalissois, suite à l’élimination, la frustration était bien légitime. Mais elle peut aussi laisser place à la fierté liée à ce joli parcours et à cette très belle prestation face au Stade Poitevin FC (N2). L’équipe va désormais se concentrer sur le championnat où elle joue les premiers rôles.

Kévin Reure (Entraîneur, AA Lapalisse) : « Après ce match, qu’est-ce qui domine la frustration ou la fierté ? C’est un cocktail de frustration parce que pendant 80 minutes, on est au rendez-vous. Le ticket pour le 8e tour est dans notre main. Et ça s’est évaporé en deux minutes. Ce scénario est très frustrant. Je ressens aussi de la fierté malgré tout. Petit à petit, ça fait deux heures que le match est fini, la fierté prend le pas en écoutant ce que disent les gens. Au-delà de la défaite, je pense que les gens ont vu un collectif uni avec des bons mecs. Donc, il y a de la frustration et de la fierté. Plus les heures passeront, plus les jours passeront et ça sera la fierté qui va prendre le pas. Mais de la frustration quand même encore parce que ça s’est évaporé en deux minutes. Ces deux minutes où on est peut-être un tout petit peu moins proactif dans nos quarante derniers mètres. On autorise deux centres. Alors, ça peut arriver d’autoriser les centres. Mais, à la tombée du ballon, on est pas avec les joueurs. Dans la surface dé réparation, il faut être avec les adversaires. Il faut être avec les vis-à-vis et on y est pas. On paye cher deux minutes où on est moins efficace dans notre surface. C’était une des clés du match. C’est comme ça. Des petits détails qui ont la différence entre les deux équipes. En Régional 2, on aurait certainement pas pris ces deux buts.

L’entraîneur Kévin Reure (debout) a guidé son équipe jusqu’au 7e tour.

Une fois mené au score, on avait plus rien à perdre. On essayé d’égaliser un peu avec l’énergie du désespoir. Ce que je regrette, c’est qu’après l’égalisation, on a pas eu une séquence haute pour nous rebooster, nous redonner une dynamique tout de suite après ce but. Puis, il y a eu le deuxième coup de bambou. On a tout de suite été mis sous pression. Après l’égalisation, il aurait fallu une séquence offensive pour reprendre confiance et regalvaniser les joueurs et le public. Il n’y pas eu cette séquence là. Vous avez quand même essayé de ressortir proprement les ballons ? Pas au début. On a marqué très rapidement, 6e minute. Ensuite on s’est mis dans une posture, où je pense que les joueurs se sont dits, on a fait le plus dur. Jusqu’à la 25e minute, on a manqué d’ambition dans notre jeu. Ça manquait de jeu, de vouloir jouer. Et, ça été mieux sur la deuxième partie de la première mi-temps où on a eu des séquences de progression dont trois ou quatre sorties de balle intéressantes. On a pas fait que défendre. Après sur l’aspect défensif, il y avait les fondamentaux qui sont l’engagement et l’énergie. Il y a aussi eu l’intelligence des situations. Au début, ils nous ont posé des problèmes en mettant des supériorités numériques sur la largeur. Après, ils ont réajusté en étant un peu plus dans la perforation axiale. En deuxième mi-temps, ils ont joué beaucoup plus direct. On a su s’adapter à ce changement de plan de jeu parce que nos centraux ont les qualités athlétiques pour gérer ça. Mais bon, il y a deux minutes où on est moins concentré, où on autorise des choses. Voilà.

Valentin Raymond (Capitaine, AA Lapalisse) : « C’est beaucoup de frustration. Dans un match comme ça face à une équipe de ce niveau là, on a eu un petit moment d’absence. Pour moi, si on enlève les cinq minutes où l’on prend deux buts, on a fait 85 minutes parfaites dans le match. On a respecté les consignes du coach. Et voilà. Les deux buts coup sur coup qui nous font très mal. C’est quand même le sentiment de frustration qui domine ce soir. Je pense qu’une fois que ça sera retombé. Demain matin, ça sera que des belles émotions. Une belle histoire que l’on a écrite entre nous. Je pense que les gens s’en souviendront. On a écrit notre propre histoire avec ce magnifique club. Je pense qu’on pourra en être fier mais voilà ça viendra demain. Pour revenir au match, défensivement, on est quand même assez solide. On a la chance d’être une équipe qui défend toujours à 11 sur le terrain. Il n’y a pas de mecs qui lâchent, qui trichent. C’est notre force. On prend très peu de but. On l’a vu en championnat où l’on a encaissé que deux buts. On savait que bien défendre serait la clé du match parce qu’on savait aussi qu’on allait pas mettre 4 ou 5 buts aujourd’hui face à un adversaire de cette qualité. On devait être solide défensivement. On l’a été mais on a cinq minutes de trou d’air. Et voilà. C’est ce qui fait la beauté du foot. Ça nous a sourit au tour d’avant mais là, ça n’a pas tourné en notre faveur.

Valentin Raymond avec un jeune joueur de l’école de foot.

Pendant la rencontre, on a essayé de ressortir proprement les ballons. On savait que ça allait être compliqué si on avait balancé pendant 90 minutes. On aurait trouvé le match très très long. Ça aurait très dur de rendre le ballon directement. C’était important de faire au moins une ou deux passes dans notre camp pour les aspirer. Et, après se créer des espaces devant. Ces deux passes nous ont fait du bien. Elles nous ont permis de gagner un peu de temps. Ils étaient en place. On devait essayer de les bouger. C’était important de faire ses deux passes. On voulait quand même essayer de garder un peu notre physionomie de comment on joue depuis le début de la saison. Même après les deux buts encaissés, on a essayé de revenir au score. On ne va pas dire avec l’énergie du désespoir mais avec le fait de se dire c’est maintenant, ça ne sera pas demain. Après leur deuxième but, il restait une dizaine de minutes. Il fallait tout donner pour ne pas avoir de regrets. A chaud, c’est dur, c’est beaucoup de déception. Mais demain, on aura pas de regrets. On a fait le match qu’on voulait. Le meilleur match que l’on aurait pu faire. Ça s’est pas joué à grand-chose. C’est ce qui est frustrant et c’est ce qui fait la beauté de ce sport ».

Christian Trillet (Président, AA Lapalisse) : « Je ne suis pas trop déçu. Enfin quand même un petit peu. Mais bon, je dois dire qu’il y avait, quand même, une belle équipe de N2 en face de nous. Elle a fait le forcing en deuxième mi-temps. Donc, je crois qu’il n’y a pas à rougir de cette défaite 2 à 1. Alors, bien sûr qu’on espérait tous faire un 8e tour. Mais déjà arriver là, je crois que c’est vraiment une très belle aventure vécue par les joueurs et le club. Avec ça, on est quand même extrêmement satisfait. Il y avait près de 1.600 spectateurs. 39 stadiers, bénévoles et tout qui sont aux buvettes, autour du stade pour éviter les incidents, au parking, qui accueillent les gens, à la billetterie, à la tombola, etc. On a mis tout ce qu’il fallait avec une équipe autant performante sur le terrain sportivement.

Accompagné de Didier Raymond, Le président Christian Trillet, à gauche, se félicité de la qualité du travail accompli par l’équipe de bénévoles.

Mais aussi, je dois dire, l’équipe qu’il y a autour de moi, c’est vraiment un club qui méritait d’arriver au 7e tour. Voilà. Je crois que la conclusion que l’on peut dire c’est celle là. Mais on a vu quand même un beau match de football sans violence, sans tacle meurtrier, etc. Une belle équipe en face qui a ses atouts et qui les a montré en deuxième mi-temps. Et puis voilà quoi. Bon, on a été un petit peu mis KO sur le premier but. Et, on l’a senti tout de suite puisque que le deuxième but est arrivé trois minutes après. On y croyait comme tout le monde. Et puis bon ben voilà c’est le sport. Je veux dire le sport avec sa hiérarchie, avec la N2 et nous en Régional 2 ».

Luc Davaillon (Entraîneur, Stade Poitevin FC) : « L’entame de match n’est pas bonne avec ce but encaissé rapidement. Courir après le score sur un terrain comme ça, c’est jamais évident. Après je ne vais pas parler du terrain pendant deux heures. Mais les conditions étaient compliquées pour essayer de développer du jeu. Et surtout de garder le temps d’avance. Quand on réussissait à avoir un temps d’avance sur des passes ou quoi que ce soit. C’était compliqué de le garder parce qu’il fallait toujours faire une touche de balle supplémentaire, etc. Du coup, c’est ce qui fait qu’on a été plus ou moins dangereux. Mais malgré tout, on a réussi à pousser et à continuer de croire en nos chances. L’objectif était surtout de les mettre sous pression dans leur surface de réparation. Oui, on a un peu abusé du jeu long mais malgré tout, c’était aussi les circonstances et le contexte qui voulaient ça. J’ai trouvé cette équipe de Lapalisse très valeureuse. Déjà, ils auraient pu nous battre. Ça s’est joué à cinq minutes dans le match. Une équipe avec beaucoup de vertu, beaucoup de valeur. Donc, ils ont rien lâché. Et même quand ils étaient en difficultés, il y avait toujours un partenaire qui étaient là. Ils ont fait preuve d’une belle solidarité. Après, en termes de situations, Lapalisse n’a pas eu grand-chose non plus. Ils ont quand même quelques joueurs avec du gabarit qui sont capables de dévier des ballons et de mettre de l’impact. C’est une équipe intéressante ».

Mickaël CHARRONDIERE

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