FINALES 2025 : LES ARBITRES ÉQUIPÉS DE CAMERAS
Publié le 20/07/2025
Afin de lutter contre la violence sur les terrains, le District de l’Allier de Football innove avec l’utilisation de caméra Go Pro par les arbitres et vient de se doter de trois caméras Go Pro. La saison prochaine, elles seront utilisées par l’arbitre de centre dans des matchs jugés à risque ou à la demande des clubs souhaitant en bénéficier. Ce dispositif a été testé lors des finales des Challenges Jean VIDAL et Paul BAPTISTE. Le but est simple, lutter contre les violences physiques et verbales de plus en plus nombreuses sur les terrains du département. Explications.
L’utilisation de caméra Go Pro par les arbitres est l’une des nouveautés annoncées lors de l’assemblée générale du District de l’Allier de Football ayant eu lieu à Vallon-sur-Sully le 22 juin dernier. Mais qui peut utiliser ce nouveau dispositif ? Une caméra Go Pro, d’un montant de 400 €, peut être utilisée par l’arbitre de centre lors des matchs masculins et féminins de tous niveaux. Mais aussi chez les U15 et U18. « Ce sont les catégories d’âge où il y a eu le plus d’incidents lors de la saison 2024/2025 », déplore Alvaro DE OLIVEIRA, Président de la Commission Départemental de l’Arbitrage (CDA 03).
Lutter contre les violences physiques et verbales
La saison dernière, plus de 300 dossiers ont été jugés en commission de discipline tandis que 14 ont été mis en instruction pour des faits graves. Alors pour éviter que les violences physiques et verbales contre les acteurs de notre football départemental continuent d’augmenter, le District de l’Allier de Football innove avec la mise en service de ce nouveau dispositif. Mais comment fonctionne-t-il ? L’arbitre est équipé d’un harnais et porte la caméra Go Pro à hauteur de la poitrine. « Le but n’est pas de fliquer les arbitres ou de voir s’il y a des erreurs d’arbitrage », précise Alvaro DE OLIVEIRA.
Les images visionnées par la Commission de Discipline

La caméra Go Pro sera utilisée dans des matchs jugés à risque par le District de l’Allier de Football. Dans ce cas, aucune indemnité n’est demandée aux clubs. Ces derniers doivent cependant défrayer les délégués du match. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux, membre de la Commission sportive ou de la CDA (Commission Départemental de l’Arbitrage), qui récupère la caméra à l’issue de la rencontre. Les images seront visionnées par les membres de la Commission de Discipline qu’en cas d’agression verbales ou physiques envers le corps arbitral lors de la rencontre.
Un bon moyen de dissuasion
A noter qu’aucun licencié des clubs, les délégués et même les arbitres ne pourront regarder les images. La caméra Go Pro peut être utilisée si un club le souhaite. Par contre, une demande officielle doit être faite auprès du District de l’Allier de Football. A noter que les frais liés à l’utilisation de la caméra seront à la charge du club demandeur. Cette nouveauté va permettre de lutter contre toutes formes de violence. « C’est quelque chose de dissuasif. Et, nous pourrons mieux adapter les sanctions disciplinaires et financières par rapport aux faits commis », conclut Alvaro DE OLIVEIRA.
Une première expérience concluante

La caméra Go Pro a été utilisée pour la première fois lors de la finale du Challenge Paul BAPTISTE entre le FC Souvigny et le CS Bessay-sur-Allier. L’arbitre central, Nicolas PICARD revient sur cette expérience. « L’utilisation de la caméra a généré une petite appréhension qui est venue s’ajouter à la gestion de ma première finale départementale et à la forte chaleur. Mais, une fois sur le terrain, j’ai totalement oublié la présence de cet équipement. Il n’a pas modifié, quoi que ce soit, dans mon arbitrage. Ni d’impact dans ma relation avec les joueurs. Le match s’est bien passé. Comme il n’y a pas eu de conflit, je ne peux pas juger de l’impact lié à l’utilisation de la Go Pro ».

Cyril ROUGERON a arbitré la finale du Challenge Jean VIDAL entre l’US Vallon-en-Sully et l’US Biachette Désertines. Et, il ne boude pas son plaisir. « Je suis vraiment content du match et du bon état d’esprit dans lequel il s’est déroulé. Les deux équipes ont joué au foot, sans tricher et sans mauvais geste. Il y a eu beaucoup de communication avec les joueurs et même quelques brins d’humour. Je me suis régalé ». Concernant l’utilisation de la Go Pro, elle m’a gênée au départ parce que « j’avais l’impression d’être réduit dans mes mouvements. C’est passé rapidement. Je n’y faisais plus attention ensuite ».
Comme Nicolas PICARD, Cyril ROUGERON a expliqué que la caméra n’a pas « changé son arbitrage, ni même la relation avec les joueurs. Le comportement des joueurs n’a pas changé tout comme la frustration dont ils peuvent faire preuve lorsque je siffle une faute contre eux. Là, il n’y avait absolument rien de méchant. Je souhaiterai que la caméra Go Pro puisse promouvoir l’arbitrage. C’est à dire qu’il faut aussi montrer les belles choses qui se passent sur le terrain comme l’humour, le fair-play, les discussions avec les capitaines, etc. Ça pourrait donner une image plus positive de l’arbitrage ».
Texte et photos Mickaël CHARRONDIERE
